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"The Martian", de Ridley Scott

Après avoir exploré quantité de scénarios possibles sur notre planète, Ridley Scott se lance le défi d’envoyer son protagoniste sur Mars et de l’y abandonner, laissé pour mort.


Lorsqu’une violente tempête se lève sur Mars, l’équipe de la mission Ares III doit lever le camp de toute urgence pour quitter la planète. Un débris heurte alors de plein fouet l’un des membres, Mark Watney (Matt Damon) qui disparaît dans la nuit, avant d’avoir pu rejoindre le vaisseau. Le danger est trop grand, et le capitaine Lewis (Jessica Chastain) doit se résoudre à partir.

Mais… Watney n’est pas mort! Si toute communication avec la NASA est désormais impossible, il est cependant bel et bien en vie, seul, sur Mars.

Comment faire durer un film à partir d’un tel pitch?

En faisant de Watney un Robinson Crusoé de l’espace, et en poussant aux extrêmes les règles de l’écriture scénaristique. Car pour rester en vie, Watney va devoir faire face à une multitude de problèmes, environ un par scène, de manière à toujours maintenir le rythme du récit. Quitte à avoir recours à de nombreux «deus ex machina», assumés avec un certain brio. Le scénariste Drew Goddard pointe les clichés du genre, puis saute dedans à pieds joints pour faire avancer son histoire. Nous sommes dans du grand divertissement à l’américaine, avec optimisme résolu, pensée positive, et devise inébranlable du « si on veut, on peut ».

En s’appuyant sur l’idée qu’un scientifique resté seul sur Mars voudra laisser des traces de son passage et de son expérience, Goddard instaure la dynamique d’un journal intime filmé de Watney, dans lequel il nous explique chacun des problèmes auquel il doit faire face. Rarement les buts et enjeux de chaque scène auront été exposés de manière aussi ostensible, mais si l’on désire se laisser prendre au jeu du genre, cela fonctionne, et l’on suit les péripéties de Watney avec un certain intérêt, en riant avec les personnages des grosses ficelles dont ils se moquent eux-mêmes.

On pourra regretter une certaine absence de profondeur et de psychologie, qui importent beaucoup moins que l’action, mais en passant outre ces faiblesses assumées, on sortira satisfait de ce que le genre propose: un film distrayant, dont certaines scènes recèlent une beauté particulière – la manière dont les astronautes se déplacent dans leur vaisseau comme des sirènes, ou les horizons désertiques qu’offre la planète rouge…

Un film à aller voir avec des amis, du popcorn, et ses lunettes 3D.

The Martian
M.W. téléphone maison

 

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etageres